MECIC x Creatis : « Les pitchs des étudiants auraient pu être présentés à l’entrée d’un incubateur, sans aucun complexe »

Creatis
5 min readNov 4, 2021
Jean-Yves Klein, Directeur du programme MS MECIC-Paris.

Depuis 4 ans, le MECIC, mastère spécialisé en Management des Entreprises Culturelles et Industries Créatives, propose à ses étudiants une mineure entrepreneuriale. L’objectif : les aider à passer d’une idée de projet à la présentation d’un pitch devant un jury, le tout en sept jours seulement. Un défi brillamment relevé début 2021 par les étudiants, sous la conduite de Creatis. Retour sur une expérience « en mode commando » avec Jean-Yves Klein, Directeur du programme MS MECIC-Paris.

Avant tout, pouvez-vous nous parler un peu du MECIC ?

Jean-Yves Klein : Depuis 2018, le MECIC occupe la première place des meilleurs mastères en management culturel selon le classement Eduniversal, juste devant celui de Dauphine ! C’est aussi le plus ancien programme du genre fondé par une école de commerce. Il a été créé à Paris il y a 31 ans par le groupe BSB (Burgundy School of Business) pour former des étudiants Bac+4 et Bac+5 à l’ensemble des fonctions supports de la culture et des industries créatives, que ce soit la production, la diffusion, la communication ou le financement. L’autre particularité, c’est que nous intervenons sur tous les champs culturels. Nos étudiants peuvent aussi bien s’orienter vers le secteur muséal, que vers les arts plastiques, le cinéma, le spectacle vivant, l’édition, les jeux vidéo, la musique… Leur projet professionnel n’a pas de limite !

Pourquoi avoir intégré une mineure entrepreneuriale dans le cursus pédagogique ?

Jean-Yves Klein : Nous avons créé ce module pour plusieurs raisons. L’objectif principal, c’est de transmettre à l’ensemble de nos étudiants la méthodologie nécessaire à la création d’une entreprise dans le champ culturel. Nous les familiarisons avec un certain nombre de techniques et d’outils, notamment digitaux, qu’ils pourront ensuite appliquer à leur propre gestion de projet, et ce, qu’ils décident de se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat, ou pas !

Notre deuxième ambition, c’est de sensibiliser nos élèves aux nouveaux métiers et services qui peuvent être proposés depuis quelques années dans le secteur culturel, en particulier grâce aux évolutions technologiques. Par exemple, il existe aujourd’hui de nouvelles solutions pour digitaliser les outils de médiation traditionnels. Je pense notamment à certaines sociétés privées qui proposent à des collectivités locales de mettre en valeur leur patrimoine invisible à travers des reconstitutions 3D, ou encore à des applications mobiles de type Smartapps qui remplacent les anciens audioguides. Il y a toute une série de nouvelles opportunités à saisir pour nos étudiants. Leur faire découvrir ces métiers, c’est leur ouvrir des perspectives professionnelles auxquelles ils n’auraient pas forcément pensé.

Dernière chose, le module vise également à accompagner des créateurs d’entreprise effectifs. Nous avons en ce sens mis en place un parcours spécifique pour les étudiants porteurs d’un projet entrepreneurial. Cette année, l’un des étudiants de la promo a ainsi pu créer une collection capsule de vêtements alliant esthétisme et empreinte carbone réduite.

Cette année vous avez fait appel à Creatis pour piloter cette mineure. Comment ça s’est passé ?

Jean-Yves Klein : Le MECIC et Creatis, c’est une longue histoire. Depuis le lancement de la mineure entrepreneuriale, nous organisons des rencontres ponctuelles dans leurs locaux. Mais cette année, nous avons décidé d’aller un cran plus loin en leur demandant de repenser totalement le contenu du module pour le rendre plus complet et de le piloter intégralement, le tout en restant sur un format de sept jours. Un vrai challenge ! Et je peux dire, après avoir testé en février dernier cette nouvelle version imaginée par Creatis, qu’aujourd’hui, notre module a atteint sa maturité.

Sur un temps court et condensé, en mode commando, nos étudiants ont d’abord participé à une journée de hackathon, au cours de laquelle ils ont réalisé un vrai travail d’idéation et ils se sont constitués en équipes autour de cinq projets. Les experts Creatis les ont ensuite coachés pendant cinq jours sur les aspects juridiques, le positionnement marketing, l’étude de marché, le business model, les éléments financiers… Les élèves ont même été chez Creatis pour travailler sur leur storytelling aux côtés d’entrepreneurs en résidence. Le dernier jour, ils ont pitché devant un jury composé des trois accompagnateurs Creatis (Elena Sukhanakova, Rachel Bizet et Florian Pittion-Rossillon) de deux entrepreneures (Stéphanie Merran, fondatrice de Ce que mes yeux ont vu, et Virginie Tison, fondatrice d’Art-Trope) et de moi-même. Au-delà de la notation, ce module a permis aux étudiants de partir avec un projet viable entre les mains. Certains pourraient même avoir envie d’aller plus loin !

En quoi Creatis a été le partenaire idéal pour cette mission ?

Jean-Yves Klein : Tout d’abord, l’équipe s’est adaptée à nos contraintes de budget, de temps et de planning de manière extrêmement fluide pour nous proposer un module taillé sur-mesure et clé en main. Une fois dans le vif du sujet, les formateurs ont réussi, sur un temps très court, à délivrer les fondements d’un projet entrepreneurial, tout en s’adaptant aux différences de chaque groupe. C’est une chose d’être expert dans un domaine, c’en est une autre de s’acclimater à un public très hétérogène qui peut venir d’école de commerce, d’histoire de l’art ou encore de sociologie ! Et enfin, la richesse incroyable de ce partenariat, c’est d’avoir donné une réalité à nos étudiants en leur permettant de rencontrer de « vrais » créateurs d’entreprise, qui sont passés par les même épreuves il y a quelques semaines, quelques mois ou quelques années. Ça a permis de rendre l’aventure plus pragmatique, plus tangible, ça a vraiment marqué les esprits et rehaussé l’implication de chacun.

En somme, une expérience positive à renouveler ?

Jean-Yves Klein : Oui, tout à fait ! Déjà, je voudrais préciser que nous avons été particulièrement heureux de pouvoir réaliser l’ensemble de cet exercice en présentiel, car ce n’était pas évident en période de crise sanitaire. Ça a grandement participé au succès de la formation, en plus de la contrainte de temps qui a créé une véritable émulation. Les étudiants se sont investis à fond dans leurs projets et ils ont fait preuve d’une grande bienveillance les uns à l’égard des autres ! Les présentations ont été, sincèrement, de très bonne qualité. J’ai été bluffé. Par rapport aux premiers exercices de prise de parole en public que nous avions faits dans l’année, tous les pitchs auraient pu être présentés à l’entrée d’un incubateur, sans aucun complexe. Et certes, ce sont pour l’instant des projets papier, mais ils pourraient parfaitement voir le jour. Par exemple, le projet PART’age, une plateforme qui permet à des personnes âgées isolées d’être accompagnées par des jeunes lors de sorties culturelles, pourrait contribuer à recréer du lien intergénérationnel. Le projet Talents, qui rassemble sur une galerie en ligne des captations vidéo mêlant musiques actuelles, arts plastiques et mode, pourrait aider les jeunes créateurs à gagner en visibilité. Ce ne sont peut-être pas des projets révolutionnaires en soi, mais ils utilisent les nouvelles technologies et, surtout, ils créent du sens.

Alors, une chose est sûre, nous allons renouveler l’expérience l’année prochaine, en essayant même de passer sur un format de deux semaines car ça en vaut la peine ! Les étudiants sont enchantés et travailler avec Creatis a permis de rehausser les ambitions du programme, au-delà de ce que nous pouvions imaginer lors de sa création il y a 4 ans. Il n’y a donc même pas de question à se poser…

Vous souhaitez former vos étudiants à la conduite de projet entrepreneurial ? Ecrivez-nous contact@residencecreatis.fr

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Creatis accompagne les entreprises de la culture et des médias dans leur développement et leurs transformations.